12 Mai 2013
Les géographes montrent le monde par les cartes. Ces représentations je l'ai déjà évoqué, répondent à des codes :
Apprendre à lire une carte : quelques conseils élémentaires.
La carte est un des outils majeurs qu'utilisent les géographes pour montrer le monde, des lieux et divers phénomènes. La carte n'est pas un fouillis d'informations sans ordre. C'est toujours une...
Si une carte est un instrument utilisé, entre autres, par les géographes elle peut varier d'un endroit à un autre.
L'exemple du planisphère est de ce point de vue intéressant.
Ci-contre voici un planisphère classique. Celui que les élèves appelleraient "une carte normale". Mais pourquoi normale ? Et normale pour qui ?
C'est en effet une carte qui correspond à notre représentation mentale du monde. Elle est centrée sur la France, sur l'Europe.
Notre pays est au milieu et le monde semble s'organiser autour. Un planisphère politique, qui contient les frontières des Etats renforce encore cette vue de l'esprit :
Mais il faut bien comprendre que la "réalité" ou plutôt la "normalité" supposée de ces cartes est toute relative. Les géographes et les élèves d'autres continent ont des visions du monde différentes. Tout est une question de point de vue.
C'est d'autan plus vrai qu'un planisphère est une représentation à plat d'une planète qui en réalité est une sphère. Une carte même habituelle, classique, déforme déjà la réalité de la Terre.
Quelques exemples qui suivent montrent des points de vue différents de cette réalité. Le planisphère centré sur le Japon, l'Amérique ou le pôle Nord peuvent nous dérouter à première vue. Ils sont cependant des cartes bien réelles et utilisées dans les contrée en question.
Le repérage des pays ou des continents demande donc une petite gymnastique supplémentaire comme sur ces deux cartes centrées l'une sur le pôle Nord, l'autre sur l'Antarctique.
Sur cette dernière on distingue à gauche la Patagonie avec le sud du Chili et de l'Argentine, en bas à droite l'Australie et en haut à droite le sud de l'Afrique.
Les continents asiatique, européen et nord américain ne figurent pas sur cette projection qui n'est pas un planisphère.
Prenons pour finir l'exemple du géographe australien Stuart McArthur qui en 1979 publia pour la première fois un planisphère centré sur l'Australie avec le Sud pointé vers le haut. Ce qui peut paraître pour nombre d'Européens comme "le monde à l'envers" est en fait une représentation logique pour qui vit dans l'hémisphère sud.
Ni à l'envers, ni anormales, c'est un question d'angle de vue qui nous oblige à comprendre respecter le point de vue des autres...
Un prochain billet se penchera sur d'autres représentations géographiques du monde qui peuvent surprendre : les cartes en anamorphose.