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Un blog sur l'histoire, la géographie et l'éducation civique enseignées dans un collège de Fontenay-sous-Bois

Les Larris inconnus...

Les Larris inconnus...

Poursuivons notre exploration des quartiers de la ZUP du Val de Fontenay. Après les billets du 27 septembre (Hôtel de ville) et du 3 octobre (La Redoute) découvrons aujourd'hui un aspect du quartier des Larris dont bien peu d'habitants se souviennent encore.

Ce secteur, appelé aussi "quartier A" par les urbanistes est, après La Redoute, la second étape de construction de la ZUP de Fontenay-sous-Bois à la fin des années 1960.

Les élèves ont travaillé avec une image issue des fonds des Archives Municipales qui leur a posé d'abord un problème de repérage tant les lieux ont évolué et tant l'époque a changé. Ce fut là une vraie confrontation avec le passé du quartier et ses habitants.

Marché aux Larris années 1970. © Archives municipales de Fontenay-sous-Bois.

Marché aux Larris années 1970. © Archives municipales de Fontenay-sous-Bois.

Première difficulté pour les élèves le marché de la photographie a disparu depuis des décennies. La rue sur laquelle il se tenait (on distingue un trottoir au premier plan) n'existe plus non plus.

Le seul point de repère est constitué par les tours de la rue Jean Macé, celle du 1 rue du Pasteur Martin Luther King en cours de construction sur l'image et celles de la rue Langevin. Leur grande hauteur (18 étages) fut tout de même un indice appréciable pour se repérer même si la végétation et d'autres constructions ont poussé depuis.

Après un assez long moment de recherche et quelques tatonnements, nos petits géographes photographes ont abouti rue Henri Wallon et retrouvé le repère de la tour panoramique du 7 rue Jean Macé.

Les Larris inconnus...

Comme on le voit ici tout a changé. Des immeubles ont été construits et bouchent le paysage, des collines sont apparues et des arbres ont été plantés.

La fusion de ces images, très réussie, donne là encore une idée des modifications très importantes de l'environnement de ce quartier en 40 ans.

Les Larris inconnus...

Leur mise en regard est tout à fait significative… et étonnante !

Les Larris inconnus... Les Larris inconnus...
Les Larris inconnus...

Mais ce sont les explications données par les élèves guides lors de la visite des journées du patrimoine 2015 qui éclairent singulièrement ces constructions et les transformations du quartier :

"Les Larris, c'est le deuxième type d'architecture de type "grand ensemble" que connait la ville. Appartenant à la première génération des bâtiments devant être construits dans la ZUP, elles sont dessinées par l'architecte Marcel Lods (1891-1978).

Fidèle disciple de Le Corbusier (1887-1965), les Larris sont l'exemple de l'application à Fontenay-sous-Bois de la Charte d'Athènes. Cette idée de l'urbanisme, formulée en 1933 comme aboutissement du Congrès International d'Architecture Moderne, parle de "ville fonctionnelle" dans laquelle les différents aspects de la vie (habitation, travail, circulation...) sont séparés.

C'est le sens de cet urbanisme sur dalle. Les immeubles sont de grande hauteur pour donner de la visibilité et de la lumière à l'intérieur des appartements. Les piétons sont mis sur les dalles et la circulation automobile (ainsi que les parkings) sous celles-ci. On a donc une séparation nette des activités.

La photographie du marché provisoire est le témoignage d'un manque pour les habitants: celui de commerces mais aussi de lieux de rencontre et de partage. C'est pour répondre à ce manque que la décision a été prise par la ville d'installer ce marché toutes les semaines".

Les Larris inconnus...

On remarque aussi sur l'image moderne (la rephotographie de l'ancienne), présentée par les élèves sur tablette, de grandes évolutionsqui marquent une inflexion des choix architecturaux de la ville après la construction de ce "quartier A".

D'abord les immeubles qui ont été construits ensuite (fin des années 1970 et années 1980) sont plus petits. Ici ils font quatre étages. D'autre part, dans cette plaine qui n'était qu'un champ de boue au moment où ces petits immeubles sont sortis de terre, il a été décidé de modeler le paysage, de créer des butes et des talus (à droite de l'image derrière la voiture noire). Pour cela, la terre issue du creusement des parkings a été réutilisée pour former ces petites collines sur lequel des arbres ont été plantés.

Ce sont ces aménagements paysagers qui rendent aujourd'hui les photographies anciennes si difficiles à reprendre sous le même angle tant le paysage a changé...

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