Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
histoire-geo-ensemble.overblog.com

Un blog sur l'histoire, la géographie et l'éducation civique enseignées dans un collège de Fontenay-sous-Bois

Les monuments disparus de l'Egypte antique.

Jérome Bergerou a rédigé un article concernant les grands monuments perdus de l'Egypte anciennes et me l'a fait parvenir.

Je le publie donc ici son texte avec les images qu'il m'a fournies à cet effet.

Merci à lui et bonne lecture.

Les monuments détruits d’Egypte

Des millions de touristes font tous les ans une visite en Egypte pour voir les nombreux vestiges des civilisations antiques. Au-delà des pyramides du Caire ou des temples de Louxor, se trouve un grand nombre de bâtiments uniques ayant disparu. Certains datent de la période pharaonique, d’autres de l’invasion grecque ou de l’occupation romaine, mais tous partagent un destin tragique.

Voici une liste des monuments disparus d’Egypte.

Le Phare d’Alexandrie

Phare d’Alexandrie

Phare d’Alexandrie

La construction du phare d’Alexandrie n’a duré que 15 ans et Ptolémée premier mourut avant que ce soit fini, ce fut donc son fils qui termina la construction du phare.

Ce phare fait de marbre et de granite a été depuis sa construction mondialement connu comme l’une des sept merveilles du monde antique. Il mesurait environs 130 mètres de haut sur 3 étages : le premier était carré, le second octogonal et le troisième cylindrique, avec sur le toit une lanterne couronnée avec une représentation de Poséidon (ou selon d’autres interprétations Zeus).

Le sommet du phare était orné de tritons de bronze dont on ne connaît pas tout à fait la fonction : soit ces derniers produisaient des sons terrifiants et servaient à avertir les populations lorsqu’un ennemi approchait; soit les tritons servaient à porter des miroirs en bronze poli qui réfléchissaient la nuit la lumière d'un feu permanent, entretenu au sommet du phare.

Le bâtiment dut affronter un raz de marée au IV° siècle après Jésus Christ, ainsi que trois séismes entre 956 et 1323, date à laquelle le phare fut laissé en ruine.
En 1477, les restes du phare servirent à la construction d’une forteresse mamelouke, au nord-est de l’île de Pharos (à l’emplacement même de l’ancien phare d’Alexandrie) : la citadelle de Qâyt Bay.

Citadelle de Qâyt Bay

Citadelle de Qâyt Bay

La ville de Gebel Abu Dukhan

Temple de Serapis au Mons Porphyrites

Temple de Serapis au Mons Porphyrites

Le Gebel Abu Dukhan est une région montagneuse du désert oriental égyptien, entre le Nil et la mer rouge, connue pour avoir abritée le Mons Porphyrites, une carrière romaine active de 30 avant JC à 335 après JC, et la seule source de porphyre rose de l’empire romain.

Cette pierre fut prisée par les romains, et a été longtemps associée avec les empereurs : encore aujourd’hui on compte 134 colonnes en porphyre à Rome issues de cette carrière, et les colonnes de Hagia Sophia à Istanbul proviennent elles aussi de cette carrière.

Le Mons Claudanius est à seulement 50km du Mons Porphyrites, et était une autre source très importante des pierres de l’empire romain alors en pleine expansion.

La première partie du voyage de ces pierres vers Rome ou Constantinople aurait été la partie la plus difficile : le Nil est à 150km, et il faut traverser le plateau rocheux de Wadi el-Atrash.

Tailler les pierres et les acheminer vers le Nil aurait donc requis une main d’œuvre relativement importante (mais contrairement aux idées reçues, sans doute des ouvriers qualifiés plutôt que des esclaves). On peut encore voir des colonnes brisées ou bien en cours d’extraction sur ces carrières, comme si le travail s’était terminé le jour précédent.

Au vu de la main d’œuvre nécessaire pour accomplir un tel travail, il est donc très probable que ces deux sites du désert oriental aient abrités une population d’ouvriers assez importante. On trouve quelques indices de la ville qui permettait d’exploiter la carrière (une porte d’entrée vers un temple, le mur d’un fort ou bien un aqueduc) mais dans son ensemble, c’est comme si cette ville avait tout simplement disparue.

Non seulement la ville a disparue, mais l’ensemble des carrières ont en fait disparus pendant 1500 ans de l’histoire car après la chute de l’empire romain personne n’a pu identifier où étaient ces deux carrières mythiques. Napoléon a été l’un des nombreux visiteurs en Égypte à chercher en vain ces carrières dans le désert égyptien.

Aujourd’hui, le site est facile d’accès depuis la station balnéaire d’Hurghada.

La Bibliothèque d’Alexandrie

Bibliothèque d’Alexandrie

Bibliothèque d’Alexandrie

La Bibliothèque d'Alexandrie est la plus connue des bibliothèque de l'Antiquité. Elle fut construite par Ptolémée Soter (mort en 283 av. J. C.) et Sous Ptolémée Philadelphe, son fils et successeur, elle avait déjà commencé son agrandissement.
Cette sublime collection fut agrandie par les successeurs de Ptolemée, et surtout par Évergète II qui faisait saisir tous les livres qui étaient apportés en Égypte, afin de les faire copier par le Musée d'Alexandrie : les copies étaient passées aux propriétaires, les originaux étaient gardés dans la bibliothèque. Il emprunta des Athéniens les œuvres de Sophocle et d'Eschyle, les fit transcrire avec le plus grand soin; et, pour dédommager les propriétaires de la perte des originaux qu'il conserva, il leur fit cadeau des copies et de 15 talents.

Cette célèbre bibliothèque compta, au dire d'Aulu-Gelle et d'Ammien Marcellin, jusqu'à 700,000 volumes.

Il semble que la librairie ait subi plusieurs incendies ayant diminué son influence, plutôt qu’une seule destruction. L’incendie du Ier siècle, suite à la guerre civile romaine et au siège d’Alexandrie par Jules César, semble être l’incendie ayant eu le plus d’impact sur la perte de la bibliothèque.

La nouvelle bibliothèque d’Alexandrie

La nouvelle bibliothèque d’Alexandrie

La ville d’Alexandrie a récemment ouvert une grande bibliothèque proche de l’ancien site de la bibliothèque antique. La Biblioteca Alexandrina a été inaugurée en octobre 2002, et suite à une donation de 500 000 livres par la bibliothèque nationale de France contient le plus grand nombre de livres en français du monde arabe.

La pyramide de Saqqarah

La pyramide de Saqqarah avant le séisme

La pyramide de Saqqarah avant le séisme

La pyramide à degrés de Djeser est la première à avoir été construite en Egypte, et le plus ancien monument en pierre du monde. Elle est importante car elle représente un bouleversement dans l’architecture égyptienne : le passage de mastaba comme lieu de repos des nobles, à la pyramide à degrés.

Ce n’est pas (encore) un monument détruit. Ceux qui se rendent sur le site archéologique de Memphis au sud du Caire peuvent encore admirer cette pyramide à degrés construite il y a plus de 4600 ans !

La raison pour inclure ce monument dans la liste des bâtiments disparus d’Egypte est que nous sommes, selon plusieurs observateurs, en train d’observer la destruction de ce monument historique. Un tremblement de terre en 1992 a fait s’écrouler des tonnes de pierre sur l’édifice, fragilisant l’ensemble de la pyramide.

Le gouvernement égyptien a entrepris des travaux de restauration qui ont dû être interrompus suite à un manque de fonds, et cette pyramide serait aujourd’hui tout simplement sur le point de s’écrouler.

Même si la pyramide est désormais cachée derrière de nombreux échafaudages, et ne peut pas être visitée sous risque d’éboulis, on peut encore visiter le reste du complexe funéraire.

La pyramide de Saqqarah sous les échafaudages

La pyramide de Saqqarah sous les échafaudages

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :